Dans un pays comme le nôtre où nous n’avons pas les moyens pour administrer de manière adéquate des soins curatifs, ce serait illogique de ne pas supporter des initiatives visant à promouvoir la santé préventive. Dans ce contexte, la clinique mobile qui est une initiative visant à administrer les soins de santé dans des environnements où l’accès aux services médicaux est très difficile. Une telle disposition pourrait contribuer à un niveau quelconque dans les trois phases de la santé préventive.
Pour bien aborder cette question, il nous faut une compréhension claire et précise sur l’essence de la prévention de la santé. De manière aléatoire en considérant les trois phases qui s’imposent dans le contexte de la santé préventive qui impliquent d’abord la réduction de l’incidence d’une maladie, ensuite réduire la gravite et finalement la réduction les conséquences d’un problème de santé dont la gestion n’a pas été faite préalablement dans les deux premières phases. (Image I)
Tenant compte des mesures de prévention de la santé, quelle place occuperait les cliniques mobiles dans la communauté haïtienne ?
Ce n’est pas un secret, la santé curative est extrêmement coûteuse, nous n’avons pas non plus la prétention de faire croire que la prévention de la santé ne suscite pas d’énormes ressources parmi lesquelles les ressources financières mais pour un pays sous développé c’est plus évident d’opter pour la prévention primaire et secondaire en premier lieu.
Majoritairement, les cliniques mobiles sont organisées à l’aveugle, sans tenir compte d’une population cible, dans le sens que ce ne sont pas des gens pour qui une étude a été réalisée ultérieurement afin que les personnels de soin puissent savoir avec quel type de population ils ont à faire, ce qui, avec une certaine facilité, leur permettrait de contribuer dans la prévention primaire à partir l’administration de vaccin, se préparer pour procéder au nettoyage, la stérilisation, faire la prophylaxie etc… peut-être les personnels de soin arrivent à peine à bien faire l’éducation sanitaire car, généralement ils sont débordés et s’empressent à voir d’autres gens qui se défilent.
Dans ce cas, on pourrait considérer que les organisations qui se chargent de la réalisation des cliniques mobiles rentrent d’emblée dans la prévention secondaire car, elles pourraient aboutir au dépistage de certaines pathologies cependant pour se faire il faudrait que les personnels de soins détiennent à leurs dispositions des appareils qui leurs faciliteraient cette tâche mais ce n’est pas souvent le cas, ce que l’on peut constater sans des lentilles. Ils se font accompagner que de quelques médicaments certaines fois. Et même si les personnels de soin ne détiennent pas de grands appareils, s’ils y avaient des suivies ils pourraient quand même faire des dépistages mais il faudrait au moins une suivie lors d’un deuxième rendez-vous. Peut-être ils pourront réussir à faire des dépistages de masse car, c’est évident cliniquement dans certains cas, par exemple dans le cas d’une toxi-infection alimentaire collective (TIAC) mais là encore des suivies s’imposent au niveau de la santé publique. D’où on peut comprendre que la structure des cliniques mobiles ne saurait aider dans la prévention tertiaire à cause du problème avec les suivies. Pour s’assurer de la prévention tertiaire il faut un accompagnement continu au cours du processus d’administration de soin.
Qui sont ces personnes qui participent comme agent de santé dans ces initiatives ?
En effet, certaines personnes se plaignent de la qualification des gens des fois, on a l’impression qu’elles auraient souhaité que ces personnes soient des spécialistes émérites dans le domaine médical. Comme c’est mentionné un peu plus haut si l’objectif c’est de s’orienter vers la santé préventive, il n’est pas nécessaire que les personnels soient essentiellement médecins, infirmiers, laborantins et étudiants en sciences de la santé.
Les organisateurs des cliniques mobiles qui sont désireux d’assurer la promotion de la santé à partir des stratégies préventives peuvent carrément décider de former un groupe de gens sur des problèmes de santé et ces personnes auront en retour la responsabilité de former et d’informer les gens qui vivent dans leurs communautés.
Rappelez-vous qu’on a mentionné un peu plus haut que la médecine curative nécessite d’énormes moyens car, c’est budgétivore, elle demande beaucoup en matière de ressources humaines puisqu’à ce niveau il nous faut des personnels qui reçoivent une formation exorbitante.
Si on n’arrive même pas à cerner les deux premières phases de la santé préventive avec les cliniques mobiles, comment est-ce qu’on pourrait tabler sur des résultats possibles avec ces initiatives dans le champ de la santé curative?
Mardoché DAMÉLUS,
- Interne à l’HBSC.
- Rédacteur LCI.
- mardolusdame@gmail.com
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