Oui !! Ils s’en vont, mais pour aller où ?

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Jour après jour, le nombre de déplacés ne cesse d’augmenter. Les habitants de plusieurs zones fuient leurs quartiers respectifs, cherchant refuge dans des endroits encore relativement épargnés par l’influence des gangs armés. Pourtant, aucune action concrète des autorités n’est mise en œuvre pour stopper cette spirale de violence. Pendant ce temps, la population de la région métropolitaine vit dans l’angoisse et l’incertitude.


Depuis la semaine dernière, la situation dans la capitale haïtienne s’est encore aggravée. Les groupes armés étendent leur contrôle sur de nouveaux territoires, imposant leur loi à une population impuissante. Les zones perdues se multiplient, réduisant encore davantage les options de fuite pour les habitants.


Autrefois considérés comme relativement sûrs, des quartiers comme Kenscoff et Delmas 30, 31 et 40B sont aujourd’hui menacés par l’influence croissante des gangs. Cette expansion accentue la crise humanitaire et pousse de plus en plus de citoyens à l’exode. Face à cette détérioration rapide, l’absence de réponse des autorités ne fait qu’aggraver le sentiment d’abandon et d’insécurité qui règne à Port-au-Prince.


Selon l’Organisation internationale pour les migrations (OIM), dans un rapport publié le 27 février 2025, entre le 14 et le 25 février, 12 971 personnes ont été contraintes de quitter leurs maisons dans plusieurs quartiers de la région métropolitaine, notamment Delmas 30, Tabarre 27 et Carrefour-Feuilles, en raison de la montée en puissance des gangs armés, notamment la coalition « Viv Ansanm ».


Ces déplacements internes s’inscrivent dans un contexte de crise plus large. Depuis l’assassinat du président Jovenel Moïse en juillet 2021, les gangs ont renforcé leur emprise sur Port-au-Prince, contrôlant aujourd’hui près de 80 % de la ville. Cette situation a entraîné une augmentation alarmante des homicides, avec plus de 5 600 personnes tuées en 2024, soit une hausse de 20 % par rapport à l’année précédente. Et pour cette nouvelle année, les perspectives sont encore plus sombres.


Une économie en chute libre

Cette crise sécuritaire a de graves répercussions sur l’économie haïtienne. De nombreuses entreprises ont cessé leurs activités, tandis que l’inflation, qui avait déjà atteint 44,2 % en 2023, continue de grimper. Face à l’insécurité et à la précarité, de nombreux Haïtiens tentent de quitter le pays pour chercher refuge à l’étranger, aggravant ainsi la crise migratoire. Par ailleurs, l’administration Trump a récemment annoncé l’annulation du programme de protection temporaire (TPS), plongeant encore plus de migrants haïtiens dans l’incertitude.


Face à l’inaction, quel avenir pour Haïti ?

L’inaction des autorités face à cette spirale de violence plonge la population haïtienne dans une confusion totale. S’agit-il d’incompétence ou la population est-elle tout simplement prise au piège ? Pendant ce temps, la communauté internationale reste largement passive, tandis qu’une partie de la population pointe du doigt les États-Unis, accusés d’avoir contribué à la détérioration du pays.

Alors, les Haïtiens doivent-ils prendre leur destin en main ou attendre une aide extérieure qui ne viendra peut-être jamais ?





Par  Junior PIERRE  

Étudiant en science politique à l'INAGHEI 

ceneackpierre509@gmail.com

Journaliste

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