Bien avant l’avènement de la révolution de 1804, ce territoire, aujourd’hui connu sous le nom d’Haïti, portait un autre nom : Hayti. À cela s’ajoutaient les appellations Kiskeya et Bohio, données par ses premiers habitants.
Cependant, l’histoire a imposé des transformations notables dans la désignation de cette terre, façonnées par des événements marquants, tels que la colonisation européenne et la proclamation de l’indépendance.
Colonisation et premières transformations
L’arrivée des Espagnols en 1492, suivie du traité de Tordesillas en 1494, a vu ce territoire rebaptisé Hispaniola, signifiant « petite Espagne ». Ce nom reflétait alors les ambitions coloniales espagnoles. La situation évolua avec le traité de Ryswick de 1697, qui consacra une division territoriale : les Français renommèrent leur portion Saint-Domingue.
Ce n’est qu’avec la déclaration d’indépendance, le 1er janvier 1804, que le nom Hayti fut rétabli par Jean-Jacques Dessalines, affirmant ainsi la souveraineté du peuple.
Une orthographe contestée
Entre janvier 1804 et octobre 1806, l’orthographe officielle du territoire était Hayti, avec un « y » déterminant. Cependant, à la suite de l’assassinat de l’empereur Jacques Ier, une réforme orthographique s’opéra. La lettre « y » fut remplacée par un « i » tréma, donnant naissance au nom que nous utilisons aujourd’hui : Haïti.
Depuis lors, cette version est devenue la norme, adoptée à la fois sur le plan national et international, bien que les archives historiques révèlent une autre réalité.
Respecter l’héritage historique
Des recherches dans les documents officiels de 1804 à 1806 montrent que l’orthographe originelle, inscrite dans l’acte d’indépendance, était bien Hayti. Cette nuance orthographique, bien que perçue comme un détail, porte en elle le poids de l’histoire et de la souveraineté.
Pour préserver l’intégrité historique de ce territoire, il serait opportun d’ouvrir un débat sur la réhabilitation du nom originel. Le retour à Hayti représenterait un geste fort de respect envers l’acte d’indépendance et l’héritage laissé par les pères fondateurs. Il incombe à la population et aux dirigeants d’aujourd’hui de faire preuve d’une conscience historique, à la hauteur de leur passé glorieux.
L’histoire, comme miroir du passé et boussole pour l’avenir, appelle à cette réflexion essentielle.
Par Thélus JEAN FRANÇOIS
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