Les Archives Nationales d’Haïti (ANH) sont responsables de la conservation des documents hors d’usage courant pouvant servir à l’histoire de la société haïtienne. L'institution est placée sous la tutelle du ministère de la Culture et de la Communication et est dirigée par Jean Wilfrid Bertrand depuis près de quarante ans. Les ANH sont situées à la 3ème Avenue du Travail (siège central) et sur deux autres sites à Delmas. Les deux annexes situées dans la commune de Delmas ne fournissent que des services en rapport avec l’état civil.
L'institution a été fondée par le décret du 20 août 1860, sous le gouvernement de Fabre Nicolas Geffrard. Au début, seules les finances y étaient consernées. Au cours des années 1922-1923, les documents publics qui avaient pu être conservés furent transférés, et ce, malgré les périodes de turbulences que le pays a connues. Depuis sa création, plusieurs lois ont été rédigées pour réglementer l’institution, dont celle du 18 août 1976.
Aux Archives Nationales d’Haïti, on conserve des documents publics écrits. En 1923, tous les documents des institutions publiques ont été transférés aux Archives Nationales d’Haïti. Depuis lors, les institutions publiques n’ont plus envoyé leurs documents à ladite institution, à l’exception des registres d’état civil.
Depuis les années 1953-1954, les ANH sont en mesure de fournir des extraits d’actes d’état civil aux citoyens. Ce service a pris de l’ampleur au fil des années et occupe désormais une place considérable au sein de l’institution. Sur les trois sites, les deux situés à Delmas sont principalement dédiés au service de l’état civil, notamment dans la délivrance d’extraits d’archives. La majorité des employés sont affectés à ce service, délaissant ainsi la fonction principale de l’institution, qui est la conservation des documents historiques.
Une fonction qu’il est de plus en plus difficile de remplir pour l’institution, dont le bâtiment central, où sont stockés les documents historiques, est situé dans une zone rouge (sous la menace des gangs), ce qui empêche bon nombre d'employés d'accéder à leurs postes de travail normalement. Il n’y a pratiquement plus personne pour classer et arranger les documents. En outre, le bâtiment se trouve dans un état déplorable. Sans salle de réception confortable, un visiteur qui doit patienter doit le faire dehors. Certaines salles où travaillaient des dizaines de personnes autrefois sont maintenant en très mauvais état. Certaines parties du toit sont coulées, ce qui expose certaines archives au risque d’être mouillées.
Aux ANH sont conservés des documents datant de la période coloniale, des textes authentiques signés de nos ancêtres (Pétion, Boyer) et même des documents sur les Forces Armées d’Haïti. C’est toute une partie de la mémoire de la nation qu’abrite l’institution, pourtant négligée par l’État central.
Vanessa LOUIS JEAN
Étudiante finissante en Sciences politiques
Enseignante
Activiste littéraire
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