Pont-Sondé, le mur de Berlin du Bas-Artibonite a chuté suite à une attaque perpétrée par les voyous de Savien.

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Ce jeudi 3 octobre 2024, à l’aube, les bandits de Savien ont franchi les limites de Pont-Sondé, bastion de résistance contre l’insécurité dans le Bas-Artibonite. Cet assaut meurtrier a causé la destruction de maisons, de véhicules, et a poussé des centaines de familles à fuir vers le centre de Saint-Marc, plongeant la ville dans un climat de terreur.


Depuis plusieurs mois, la localité de Pont-Sondé se trouvait au cœur d’une lutte acharnée contre les bandits du Baz Grand Grif de Savien. Jusqu’alors, les habitants de cette banlieue avaient réussi à contenir la menace, faisant de leur communauté un rempart contre la violence qui sévit dans le Bas-Artibonite. Cependant, dans la nuit du 3 octobre 2024, cet équilibre précaire a volé en éclats. Vers 3 heures du matin, une attaque surprise orchestrée par les voyous de Savien a plongé Pont-Sondé dans le chaos.

Des maisons et des véhicules de transport en commun ont été incendiés. Les victimes se comptent par dizaines, les hôpitaux publics et privés de Saint-Marc étant débordés face à l'afflux de blessés. Les témoignages sur place parlent de rues jonchées de corps, submergés dans leur propre sang. Près de cinquante personnes ont perdu la vie, et de nombreuses familles ont été contraintes de fuir vers la place Philippe Guerrier au centre de Saint-Marc, dans une quête désespérée de sécurité.


Cette invasion, bien que prévisible après les menaces publiques du chef de gang surnommé "Sonson", n’a pas été empêchée. Le groupe d'autodéfense de Pont-Sondé avait résisté en refusant de céder au racket imposé par ces criminels. Mais l'absence de soutien de l'État a mené à l’effondrement de ce qui était devenu, pour beaucoup, le dernier rempart contre la progression des bandes armées dans la région.


Pont-Sondé, jadis qualifié de "Mur de Berlin" du Bas-Artibonite, est désormais un territoire perdu, comme tant d'autres en Haïti. Alors que la ville de Saint-Marc est désormais vulnérable, la question qui hante les habitants est simple : qui protégera leur ville du même sort ? Les autorités, largement accusées d’inaction, ou la population, épuisée mais toujours debout, osera-t-elle encore résister ?


Par Peterson SAINT FLEUR 

Mémorant en

 Droit, Journaliste



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