Le jour même de la visite de M. Blinken, les habitants des quartiers de Magloire Ambroise, de la rue Capois, de la ruelle Waag et d’autres zones ont été pris de panique lorsque des bandits ont tenté de les attaquer. La population haïtienne subit quotidiennement des situations d’insécurité, entraînant des déplacements forcés. Selon un rapport des experts de l’ONU publié le 20 juin 2024, l’escalade de la violence des gangs et l’instabilité politique en Haïti ont provoqué un nombre record de 578 074 déplacés internes, dont plus de 310 000 femmes et filles, ainsi que 180 000 enfants. Malgré la présence, depuis plus de deux mois, des troupes kényanes venues apporter un soutien à la sécurité, ces violences n’ont pas diminué. Il semble même qu’elles aient empiré.
Sur la scène internationale, quelques progrès ont été salués, notamment la reprise de certains territoires par la Mission Multinationale de Sécurité en Haïti (MMSS). Le Secrétaire d’État américain s’est également félicité du fonctionnement de l’Hôpital Universitaire d’État d’Haïti (HUEH) et a salué les efforts conjoints de la PNH (Police Nationale d’Haïti) et de la MMSS. Il a annoncé que le statut de cette dernière pourrait évoluer vers une mission de maintien de la paix sous l’égide des Nations Unies. Il a par ailleurs promis une aide humanitaire des États-Unis à hauteur de 45 millions de dollars, tout en rappelant que son pays est le principal contributeur d’aide humanitaire en Haïti.
M. Blinken a également rencontré des membres du Conseil Présidentiel de Transition, du gouvernement et des représentants de la société civile. Ces réunions ont permis à Washington de discuter avec la classe politique haïtienne et de faire pression sur les secteurs impliqués dans la formation du nouveau Conseil Électoral Provisoire (CEP). Cette attitude des États-Unis vis-à-vis d’Haïti reflète l’incapacité des acteurs locaux à prendre des décisions sans l’influence internationale, en particulier celle des États-Unis. La venue du Secrétaire d’État en témoigne, visant à accélérer certains processus. Cette visite fait suite aux déclarations du Premier ministre haïtien, Gary Conille, qui avait affirmé qu’il ne pourrait y avoir d’élections avant le 7 février 2026.
Le président du Conseil Présidentiel de Transition, M. Edgard Leblanc Fils, a profité d’une conférence de presse tenue après sa rencontre avec M. Blinken pour réitérer les priorités du CPT : la sécurité et la tenue des élections. Il a annoncé que le CPT serait prêt à publier, même de manière incomplète, l’arrêté nommant les membres du CEP.
Pour assurer des élections stables, libres et démocratiques, une chose est certaine : il est indispensable de rétablir la paix et la tranquillité dans les foyers et les villes du pays.
> ✍️ Par 𝐉𝐞𝐚𝐧 𝐊𝐞𝐧𝐥𝐞𝐲 𝐁𝐈𝐄𝐍 𝐀𝐈𝐌É
> ✓ Étudiant en Sciences Politiques
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