Université d’Haïti : Les cours en ligne, entre désir d'apprendre et embûches

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Depuis avril 2024, les attaques incessantes des groupes armés sur des institutions étatiques ont paralysé plusieurs facultés de l’Université d’État d’Haïti. Pour ne pas perdre l’année académique, les dirigeants se tournent vers les cours en ligne, une solution pleine de promesses mais aussi de défis.

L'Université d’État d’Haïti fait face à un dilemme majeur : comment poursuivre l’enseignement alors que l’insécurité gangrène la capitale et que de nombreux campus sont sous la menace directe des gangs ? Depuis plusieurs mois, des solutions alternatives sont envisagées pour maintenir les cours, notamment par le biais du numérique. Mais cette transition ne se fait pas sans heurts.

Tout a commencé en avril, lorsque des groupes armés ont intensifié leurs attaques contre des institutions étatiques, notamment des commissariats, des prisons et plusieurs facultés de l’Université d’État d’Haïti. Parmi les établissements touchés, on compte le Centre de Formation des Enseignants de l’École Fondamentale (CFEF) et le Centre de Techniques de Planification et d’Économie Appliquée (CTPEA), situés dans des zones désormais contrôlées par les gangs.
L’expansion des territoires sous contrôle des groupes armés a également impacté d’autres facultés, telles que la Faculté des Sciences, la Faculté de Médecine et de Pharmacie, la Faculté de Droit et des Sciences Économiques, et la Faculté d’Ethnologie. Ces institutions se retrouvent dans l’impossibilité de fonctionner, forçant étudiants et enseignants à chercher refuge ailleurs, parfois loin de la capitale.


Les différents problèmes confrontés par les professeur(e)s et étudiant(e)s

Face à cette situation désastreuse, les doyens et les enseignants ont décidé de passer aux cours en ligne pour éviter de perdre l’année académique. Mais cette solution, bien qu’innovante, se heurte à une série d’obstacles. Les enseignants, en particulier les plus âgés, peinent à s’adapter aux nouvelles plateformes numériques, tandis que la qualité de la connexion internet reste un problème majeur. Pour les étudiants, les défis sont encore plus nombreux : manque de moyens financiers pour souscrire à des forfaits internet adéquats, absence d’équipements tels que des téléphones ou des ordinateurs portables, et difficulté à recharger leurs appareils électroniques en l’absence d’accès à l’électricité.
Ces difficultés ne font que renforcer le constat que, pour réussir dans ce contexte, il faut être prêt à surmonter des obstacles aussi redoutables que traverser le Sahara. Les étudiants, les professeurs et le personnel administratif luttent quotidiennement pour poursuivre leurs activités, sous le regard passif d’un État qui semble démissionner de ses responsabilités. L’avenir de l’éducation supérieure en Haïti dépendra de la capacité de chacun à s’adapter, à innover, et à persévérer malgré l’adversité.

Par Ricky JOSEPH

Étudiant à l'UEH

rickyjoseph1998@gmail.com

+ 509 4778 0585


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