Haïti - Étudier en temps de crise : La montée au Golgotha des étudiants à Port-au-Prince

0



Les bruits de coups de feu sont devenus de plus en plus un véritable tourment dans le quotidien de la population haïtienne, en plus de déplacements forcés, aujourd'hui plus de 580 000 (OIM, 2024) [1]. En fait, cette situation affecte gravement l’accès à l’éducation. De plus, la recrudescence alarmante de la violence armée orchestrée par les gangs en Haïti, notamment dans l'aire métropolitaine de Port-au-Prince, entraîne un risque accru d'aggravation de la crise et de la ventilation d'esprit qui sévit dans le pays, où les portes des écoles sont fermées depuis des mois, 36 sur 96 écoles abritant des déplacés, [2] privant ainsi les jeunes du pain de l'instruction, malgré la timide reprise des activités scolaires dans certaines villes. Alors que certains cours continuent d'être dispensés par Zoom à distance [3] ces jeunes apprenants ne s'aventurent qu'à la peur et au désespoir, témoignant de leur montée au Golgotha. Dans ce climat d'incertitude aiguë, l'auteur de cet article a échangé avec des jeunes étudiants de huit écoles supérieures à Port-au-Prince [4], où ils exposent des facteurs préoccupants leur étude en temps de crise.


    En effet, étudier en Haïti, particulièrement à Port-au-Prince, devient chaque jour plus difficile. Le pays est constamment confronté à une instabilité socio-politique intense. Ce qui aggrave une crise éducative chronique (Leïla, 2024). Cette situation complique l'accès à l'éducation en général et affecte également le désir d'étudier.


     Bon nombre d'étudiants sont chassés de la capitale, et les infrastructures scolaires subissent des actes de vandalisme et d'incendie (OCHA, 2024). Pourtant, étudier devrait être une priorité pour l'État haïtien, comme c'est le cas dans d'autres pays. L'éducation permet d'avoir davantage d'espoir face à l'avenir et d'éprouver une plus grande paix vis-à-vis du présent en construisant des projets d'avenir.


Épreuves de plus en plus lourdes

     Les analyses de nos échanges montrent[5]qu'un grand nombre d'étudiants font état d'une hausse alarmante du découragement, au point d'abandonner leurs études. Certains témoignages montrent que le taux de chômage augmente suite à la paralysie des activités socioéconomiques affectant ainsi le quotidien financier des étudiants.


     En effet, un grand nombre d'étudiants de la capitale évacuent leur zone d'études et sont sévèrement touchés par une situation pécuniaire critique, au point d'abandonner leurs efforts personnels pour le "savoir". Ils se concentrent sur d'autres préoccupations, comme la survie et la recherche de soutien financier pour répondre aux besoins pressants de leur quotidien.



     Aïcha, étudiante en relation internationale à l'INAGHEI, expose son récit déchirant et troublant dans lequel elle s'est livrée durant cette période de crise (comme d'autres étudiants qu'on a inclus) [6]. « J'ai laissé Port-au-Prince, sous la menace des gangs armés, sans argent, sans moindre soutien, pour traverser la commune de Carrefour, j'ai dû pratiquer la mendicité pour aller à Miragoâne, là où vit ma famille » , at-elle soutenue, tristement.

     Cet échange permet de conclure que beaucoup d'étudiants sont confrontés à une forte déconcentration, correspondant à une paresse extrême pour étudier. Cela accroît le risque d'abandon et de découragement chez les étudiants, en particulier à Port-au-Prince, avec qui nous avons échangé.


    Interrogé par l'auteur, Wilson, un brillant étudiant en sociologie à la Faculté des Sciences Humaines de l'Université d'État d'Haïti (Fasch/Ueh), ne ménage pas ses propositions pour exprimer son indignation face à la montée de l 'Haïti. « L'insécurité atypique qui assaille le pays depuis des mois. Il a précisé que « nous sommes en présence d'une dynamique de crise qu'il faut essayer de comprendre sous deux angles : endogène et exogène. «Cela nécessiterait de remonter l'histoire des rapports diplomatiques d'Haïti avec d'autres pays et de revisiter son passé historique lié à la dynamique du système d'éducation haïtien», a-t-il indiqué.


   La présence scénique déplorable des gangs armés à travers le pays explique la velléité de l'État pour éradiquer l'effort des jeunes qui étudient malgré eux. La disposition mentale qui amène l'étudiant à bien assimiler quelque chose évolue dans le tourment le plus ardu, les empêchant de se concentrer normalement. Le contexte dans lequel les étudiants évoluent à Port-au-Prince est déplorable. « Étudier n'est pas l'exigence de l'heure », a-t-elle affirmé Naica Jean-Pierre, une étudiante en droit commercial à l'Université de Commerce de Port-au-Prince.


Trèves lamentable

     La violence de l'armée qui frappe le pays, notamment dans les départements de l'Artibonite et de l'Ouest, a un effet dévastateur sur les jeunes, réduisant leur engagement envers les études et érodant leurs ambitions académiques. Face aux préoccupations urgentes de survie, de sécurité et de recherche de nourriture quotidienne, leur désir d'apprendre s'effondre progressivement. Cette situation fragilise encore davantage leur esprit déjà troublé, menaçant de détruire toute aspiration éducative et culturelle (Govain, 2023).


    Par conséquent, on conclut qu'il existe de nombreux facteurs menaçant de manière significative la vie de plusieurs centaines d'étudiants de l'Université d'État d'Haïti (Ueh) et d'autres institutions d'enseignement supérieur à Port-au -Prince. Ces étudiants sont exposés à un risque d'insécurité alimentaire aiguë, notamment dans les camps de réfugiés situés à la Faculté de Linguistique Appliquée (Fla), au Lycée Marie-Jeanne, au Ministère de la Communication et de la Culture, et au Lycée de la République du Brésil (Endara, 2024), entre autres.


     Il convient de souligner que la violence militaire dans la région de Port-au-Prince a des conséquences graves sur l'éducation (Nelson et al., 2022), selon les témoignages d'étudiants. Ces effets vont au-delà des risques immédiats liés à la violence armée qui frappe la société haïtienne, affectant profondément le bien-être mental et les perspectives d'avenir des jeunes.


Cris alarmants des étudiants

     Effectivement, cet échange avec différents étudiants de l'Université d'État d'Haïti et d'autres institutions telles que l'université Quisqueya, Notre-Dame et l'Université des Sciences de Port-au-Prince, entre autres, a révélé des témoignages alarmants. Ces témoignages laissent entendre que la situation est encore plus grave que ce que l'on pourrait imaginer.


       Les étudiants ont exprimé leur inquiétude quant à une possible diminution du rendement académique, attribuable à la dégradation de la situation sécuritaire du pays. Malaïca Augustin, une étudiante finissante en psychologie à la Faculté d'Éthnologie de l'Université d'État d'Haïti (Fe/Ueh) partage cet avis en soulignant qu'une augmentation significative des problèmes de santé mentale pourrait survivre dans les jours à venir en Haïti.



    D'un autre côté, elle poursuit : « les séquelles mentales pourraient s'avérer lourdes jusqu'à affecter le goût pour l'étude qui se chutera fortement lorsque les activités scolaires se représenteront à Port-au-Prince ». 


    La situation critique du pays ne s'annonce pas favorable à l'étude. A côté de la violence armée qui s'intensifie, il ya la faim qui crève l'estomac (Solidarité Laïque, 2024), les activités sont à point mort, les étudiants sont délogés et soumis de fond en comble à la panique.


    La situation à Port-au-Prince est très difficile, avec une combinaison de violences, de crises alimentaires et d'interruptions des activités scolaires (Danois, 2024). Les séquelles mentales pourraient en effet être graves, affectant le goût pour l'étude et exacerbant les défis déjà présents dans le système éducatif.


    Richardeson JOSEPH, étudiant en économie, souligne l'impact du déplacement des jeunes vers les villes de province sur la situation des jeunes étudiants à Port-au-Prince, notamment en raison de l'augmentation de la violence armée. Cela met en évidence les défis auxquels sont confrontés les jeunes étudiants dans un contexte de sécurité précaire.


    En effet, « si ce n'était pas la dégringolade des jeunes vers les villes de province, la situation des jeunes étudiants serait plus lamentable à Port-au-Prince compte tenu de l'ampleur et de la montée vertigineuse de la violence armée », a-t-il indiqué, l'étudiant à la FDSE.


Cours à distance, l'autre calvaire

   Il semble que Flore Jean-Pierre, étuante à la faculté de médecine et de pharmacie à l'Université d'État d'Haïti (Fmp/Ueh) rencontre des difficultés avec les cours à distance via Zoom. C'est compréhensible, car l'apprentissage à distance peut ne pas convenir à tous les étudiants. 


     Il est vraiment difficile pour Flore et d'autres étudiants de se concentrer et d'apprendre efficacement dans de telles circonstances. Car la détérioration de la situation sécuritaire ne fait qu'ajouter à ces défis, affectant non seulement l'accès à l'éducation, mais aussi le bien-être mental des étudiants. Nous espérons que le nouveau gouvernement puisse envisager des solutions pour améliorer rapidement l’accès à l’éducation et la sécurité.



      La situation en Haïti semble vraiment difficile, surtout avec les problèmes d'électricité, de connexion Internet et les troubles causés par les armes automatiques. Il doit être très difficile pour Jalson de se concentrer sur ses études dans de telles circonstances.


     Étudiant en Sciences Po à l'INAGHEI, Jalson Verius, n'a pas ménagé ses propositions face à la situation de crise qui sévit en Haïti, particulièrement dans l'aire métropolitaine de Port-au-Prince. "Pendant ces derniers mois, je suis des cours à distance, mais c'était très compliqué, en plus du problème d'électricité et de signalisation de réseaux d'internet, mais aussi la panique des armes automatiques ne cesse de troubler notre sérénité pour « maîtriser les notions », a-t-il concédé.


    Jalson souligne, par ailleurs, un point crucial « même en période de crise, il est essentiel que l'éducation et les services de santé restent accessibles. Malheureusement, la situation en Haïti montre que ce n'est pas toujours le cas, ce qui aggraver encore la crise", a-t-il ajouté.


     Il est vraiment préoccupant de voir des étudiants contraints de dormir dans des conditions aussi précaires, que ce soit dans les sites des déplacés ou dans les locaux des facultés. Ces situations soulignent l'importance d'une réponse urgente et coordonnée pour garantir la sécurité et le bien-être de tous. 


Vandalisation des infrastructures scolaires

     C'est vraiment alarmant de voir que plusieurs entités de l'Université d'État d'Haïti (Ueh) sont devenues des cibles pour les gangs armés. Ces attaques [7] compromettent non seulement la sécurité des étudiants et du personnel, mais elles entravent également l'accès à l'éducation et à la culture [8]. Une situation à laquelle l'UNESCO [9] se plaint de l'état lamentable de l'éducation en Haïti. Il est impératif que les autorités prennent des mesures urgentes (GPE et al., 2023) pour protéger ces institutions et garantir un environnement sûr pour l'apprentissage et la recherche. 


     C'est vraiment préoccupant. Les attaques contre les institutions éducatives et culturelles sont particulièrement troublantes. Nous espérons que des mesures efficaces seront prises par le gouvernement de Garry Conille, pour assurer la sécurité de ces lieux et protéger les personnes qui les fréquentent.


     La preuve est loin d'être puante aux yeux. Après avoir attaqué en toute quiétude des établissements comme la bibliothèque nationale, le Collège Petit Séminaire de Saint Martial, entre autres les entités de l'Ueh, ces malfrats ont attaqué la FMP et la FDSE, situées à proximité du palais national.


    C'est une situation désolante et alarmante. L'éducation est un pilier fondamental du développement d'un pays [10], et ces attaques compromettent gravement cette avancée. Il est crucial que les autorités prennent des mesures énergétiques pour protéger les institutions éducatives et garantir un environnement sûr pour les étudiants et les enseignants.


Étudier, à quel courage ?

    Il est vraiment déchirant d'entendre parler de situations comme celle de Marie Osevena Maître et de sa famille. Mais c'est la norme à Port-au-Prince. Les déplacements forcés provoquent souvent un grand stress et une incertitude chez les déplacés jusqu'à oublier l'existence de leur étude. 


    Marie Osevena MAÎTRE, une déplacée qui a été contrainte, elle et sa famille de quitter leur maison, puis celle de sa tante et celle d'une amie proche de sa famille, à trois reprises, a témoigné de ses inquiétudes face à la situation. Maintenant, elle et sa famille évoluent dans le qui-vive chez une autre amie. 


    Meurtrie par la peur, cette étudiante en comptabilité à l'Université Notre-Dame, interrogée par le rédacteur de cet article sur la possibilité de se concentrer sur ses études en temps de crise, elle a confié que « c'est difficile d'étudier dans la conjoncture actuelle. Étudier exige une certaine stabilité. J'ai été forcée de bouger 3 fois déjà. Et je ne sais pas ce qui peut arriver là où je suis », a-t-elle indiqué.



   C'est vraiment poignant. Elle soulève une réalité difficile pour de nombreuses personnes dans des situations de conflit armé ou de crise humanitaire. L'accès à l'éducation devrait être un droit universel [11], mais malheureusement, la réalité est souvent bien différente en Haïti.


     Elle poursuit par ailleurs, qu'on doit être stable physiquement et moralement. En ce sens, à quel courage va-t-on étudier pendant qu'on est chassé de notre maison par des gangs armés, sans moindre humaniste ? « Ce n'est pas facile, c'est presque impossible d'étudier en ce moment dans une situation pareille », a-t-elle rétorqué. 


    Il semble y avoir, cependant, un manque de coordination entre les institutions scolaires et le gouvernement concernant la reprise des cours à Port-au-Prince. Pendant ce temps, la montée de la violence des gangs armés est préoccupante, avec des cas d'enlèvement, d'assassinat et de vandalisme enregistrés. La situation est exacerbée par les discussions politiques entre le premier ministre Garry Conille et le CPT pour l'ancien nouveau gouvernement.


    Effectivement, la situation semble de plus en plus complexe avec la montée de la violence des gangs armés et les discussions politiques en cours entre le premier ministre Garry Conille et le CPT pour un nouveau gouvernement. Ce contexte instable rend la reprise des cours et la sécurité des étudiants encore plus préoccupantes. Il est urgent d'agir rapidement.


Par Elmano Endara JOSEPH

  • Maîtrise en Philosophie et Sociologie de l'éducation, Cesun /Universidad de México (début mai 2024) ; 
  • Sciences Juridiques, Faculté de Droit et des Sciences Économiques (FDSE/Ueh, promotion 2014-2018) ; 
  • Communication Sociale, Faculté des Sciences Humaines (Fasch/Ueh, promotion mars 2019- mars 2023).
  • elmanoendarajoseph@gmail.com


_____________________

Bibliographie

  • Elmano Endara J. (2024). Situation de paralysie dans la région métropolitaine de Port-au-Prince. Le secteur universitaire s'enlise. _Kafounews_ [en ligne], Mars 2024. Disponible sur : https://kafounews.com/news/societe/situation-de-paralysie-dans-la-region-metropolitaine-de-port-au-prince--le-secteur -universitaire-s-enlise/649

  • Florence D. (2024). Crise en Haïti : analyse en archives de la fragilité du système éducatif "Crise en Haïti" _L'INA éclaire l'actu_ publiée le 15 mars 2024. Consulté le 10 mai 2024 à 8:46, Disponible sur :
  • https://www.ina.fr/ina-eclaire-actu/haiti-enseignement-ecole-chaos-josette-bruffaerts-haiti-futur-enseignement-numerique

  • Leïla J. (2024). L'éducation en temps de crise : L'école haïtienne, une victime perpétuelle _Banjmedia_ 6 février 2024, [en ligne], consulté le 11 juin 2024. Disponible sur : 
  • https://www.banjmedia.com/blog/education-en-temps-de-crise-lecole-haitienne-une-victime-perpetuelle

  • Nelson M., M. Michelet et R. Govain (2022). La littérature créole en Azerbaïdjan : elle permet aux élèves de fréquenter l'école et d'éliminer la kreyolofobi a. _Études Caribéennes_ no 52, [en ligne] "Le dilemme d'Haïti : d'une crise à l'autre ?" Consulté le 11 mai à 10:23, disponible sur : https://doi.org/10.4000/etudescaribeennes.24961 ; https://journals.openedition.org/etudescaribeennes/24961
  • DOI : 10.4000/etudescaribeennes.24961

  • Bureau de la coordination des affaires humanitaires (OCHA). Urgence Haïti Rapport de situation n° 26 (du 1 au 7 juin 2024) disponible sur : https://reliefweb.int/report/haiti/urgence-haiti-rapport-de-situation-ndeg-26-du-1-au -7-juin-2024#:~:text=Selon%20l'OIM%2C%20entre%20mars,par%20rapport%20%C3%A0%20juin%202023.

  • Renault G. (2023). De la crise de l'éducation à l'éducation à la crise en Haïti, _Études caribéennes_ [En ligne], 56 | décembre 2023, mis en ligne le 15 décembre 2023, consulté le 10 mai 2024. URL : http://journals.openedition.org/etudescaribeennes/28508 ; DOI : https://doi.org/10.4000/etudescaribeennes.28508

  • Secrétariat du GPE, et UNICEF Haïti (2023). _GPE_[en ligne] Consulté le 10 avril 2024 à 9:34, Disponible sur : 
  • https://www.globalpartnership.org/fr/blog/les-nombreuses-crises-nentament-pas-la-determination-dhaiti-envers-léducation

  • Solidarité Laïque, 
  • Haïti : l'école publique en crise, (_s.d._) [en ligne], consulté le 3 avril 2024 à 16:31, disponible sur : https://www.solidarite-laique.org/haiti-lecole- publique-en-crise/

  • UNICEF-Haïti. (2023). Accéder à l'éducation malgré les défis sécuritaires en Haïti, novembre 2023, [en ligne], disponible sur : https://www.unicef.org/haiti/recits/acc%C3%A9der-%C3%A0-l% C3%A9ducation-malgr%C3%A9-les-d%C3%A9fis-s%C3%A9curitaires-en-ha%C3%AFti


____________________________________________________

Remarques

1. Selon le rapport de l'ONU, publié le 6 juin 2024, l'OIM aurait fait état de 580 000 personnes qui auraient été contraintes de se déplacer suite à l'escalade de la violence armée orchestrée par les bandits armés. Et de fait, cette triste liste s'étend de plus en plus sous les yeux fallacieux des autorités haïtiennes.

2. De mars à juin 2024, les infrastructures scolaires sont victimes d'actes criminels et de vandalisme par les bandits armés qui intensifient leur assaut sanglant. Selon un rapport de l'ONU, près de 36 écoles sur 96 fermées dans la région métropolitaine de Port-au-Prince, sont occupées par des déplacés, entraînant la timide reprise des activités scolaires. Selon l'OIM, entre mars et juin 2024, le nombre de personnes déplacées a augmenté de 60 %, passant de 362 000 à plus de 578 000 en ce début de mois de juin. L'OIM note que 85 % des personnes déplacées vivent dans des familles d'accueil et 15 % dans des sites, une augmentation majeure de cette donnée par rapport à juin 2023.

3. Lors de nos échanges, certains étudiants témoignent de leur désaccord avec les cours dispensés en distanciel en raison de problèmes d'électricité et de réseaux de signalisation d'internet.

4. Haïti est un pays structurellement instable depuis près de 40 ans, (période post 86) l'ampleur de cette effervescence alternative est liée à la crise structurelle biomécanique entre les acteurs politiques et économiques affectant l'acteur à l'éducation qui renforce le projet du système éducatif haïtien (qui serait de limiter l'accès à l'éducation des plus vulnérables).

5. Il ne s'agit expressément d'une enquête menée, dite proprement, mais d'un échange avec des étudiants sur leurs vues personnelles de la crise et leur niveau de concentration pour l'étude durant la période atroce du déclenchement de l' assaut de la fraternité terrifiante de "Viv Ansanm" (fin février-début mai 2024). Nous avons échangé avec plus d'une cinquantaine d'étudiants d'université (privée et publique de Port-au-Prince). Nous avons recueilli des témoignages qui facilitent notre texte. Cependant, certains préfèrent les glisser dans l'anonymat.

6. Les huit écoles supérieures que nous avons mentionnées, pour la plupart, d'eux d'entre elles ne préfèrent qu'on révèle leur identité, de même pour l

Enregistrer un commentaire

0Commentaires
Enregistrer un commentaire (0)