POLITIQUE: L’échec des États-Unis dans la tentative d’accaparer le Môle Saint-Nicolas

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 Via une vidéo publiée le 26 novembre dernier sur la page Facebook Haïti Inter, M. Guy Ferolus nous a expliqué de manière très détaillée les raisons qui motivaient les américains à vouloir prendre le contrôle du Môle Saint Nicolas. D’entrée de jeu, il a présenté la position géographique de cet endroit. “Le Môle Saint-Nicolas est une commune d’Haïti, située dans le département du Nord-Ouest. [...] Il est placé sur le long de la côte Nord d’Haïti à proximité des voies de navigations importantes dans la Caraïbe,”, a-t-il déclaré.


Il a enchaîné avec la représentation symbolique et l'histoire de cette commune. Dans cette veine, il a relaté que le Môle Saint-Nicolas est un lieu hautement symbolique en Haïti; et que ce nom venait du fait que c’était le jour même de la Saint-Nicolas que Christophe Colomb a débarqué sur le sol dessalinien, soit le 5 décembre 1492. Ce lieu était resté, au cours des siècles, un point de débarquement et de ravitaillement pour les navires à travers la Caraïbe, d’après M. Ferolus. Ce faisant, au XVII
ème siècle, à proximité de ce lieu, la France a construit une petite ville entourée de plusieurs forts. Elle a baptisé la ville du même nom avec le dit endroit, dixit le journaliste du Média Haïti Inter.

Plus loin, M. Ferolus a souligné les raisons  géostratégiques et économiques qui font que ce lieu symbolique a longtemps suscité l’intérêt des américains et d’autres puissances étrangères. Vu sa position géographique, cet endroit pourrait être la base navale et militaire des États-Unis en vue de leur permettre d’avoir un contrôle supplémentaire sur la région caraïbéenne, a expliqué le journaliste. Fort de cela, les américains avaient tout essayé pour accaparer cet endroit. Ils avaient même proféré des pressions à l’encontre de certains dirigeants haïtiens afin d’atteindre leur objectif. À titre d’illustration, en 1891, des chargés de mission des États-Unis, en vue de prendre le contrôle du Môle Saint-Nicolas, avaient exercé d’énormes pressions contre le président Florvil Hyppolite et son ministre d’Affaires étrangères, Anténor Firmin. Heureusement, les ambitions des dirigeants américains avaient toujours buté sur une forte résistance de la part des autorités haïtiennes et de la population locale. Puisque les haïtiens considèrent cet espace comme étant l'un des symboles de la souveraineté nationale, a avancé M. Ferolus.

Pour nous convaincre davantage, le journaliste a cité quasiment toutes les intimidations que les autorités américaines exerçaient sur celles haïtiennes aux alentours des années 1890. Pour négocier l’acquisition du Môle Saint-Nicolas tout en essayant d’intimider le gouvernement haïtien, les hauts gradés américains ont envoyé sur la côte haïtienne une flotte militaire composée de plus d’une centaine de canons et de soldats. À l’arrivée de cette flotte, il y avait même une rumeur que le gouvernement haïtien avait vendu le Môle Saint-Nicolas aux américains. Du coup, la population haïtienne était motivée et déterminée à manifester leur mécontentement. Cela a conforté le gouvernement d’alors, en particulier l’homme de conviction Anténor Firmin à refuser la demande des américains. Le 22 avril 1891, l’auteur du livre “ De l’égalité des races humaines “ a adressé une note officielle aux émissaires américains pour leur annoncer que le gouvernement a renoncé de leur céder le Môle Saint-Nicolas, a détaillé M. Ferolus.

Dans la foulée de cette note, M. Firmin allait démissionner de son poste de ministre d’Affaires étrangères. Peu de temps après, cette affaire allait refaire surface. Les américains croyaient mordicus qu’ils auraient dû prendre le contrôle du Môle Saint-Nicolas. Alors que les haïtiens eux-mêmes pensaient que c’était déjà fait. Face à toutes ces agitations, les autorités haïtiennes ont maintenu leur décision. Pour faire la lumière sur la question, dans un discours prononcé en date du 6 mai 1891, le gouvernement a déclaré qu’il n’avait pas signé l’acquisition du Môle Saint-Nicolas aux américains, a élucidé le journaliste de Haïti Inter.

Pour conclure, M. Ferolus a attiré notre attention sur un point très important. Celui-ci est : Quand les puissances occidentales font pression sur les “petits” pays pour obtenir quelques choses, elles peuvent tout de même abandonner si elles rencontraient de résistance et de fermeté de la part de ces dits pays. Ceci étant dit, malgré toutes les difficultés auxquelles le pays est confronté, nos dirigeants peuvent toujours opposer aux volontés des grandes puissances, notamment les États-Unis qui veulent avoir le plein contrôle sur tout ce qui passe sur le territoire.


 Billy JEAN-PIERRE, Étudiant en Communication & Journalisme

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