Par Coralie SAMEDI
Le dimanche 26 novembre dernier, l’économiste Etzer Émile dans son émission « Éducation
économique » qu’il présente tous les dimanches sur la télévision Caraïbe et
sur les réseaux sociaux, a fait le point sur la production de café en Haïti. De
prime abord, il a avancé que cette production était apparue dans le pays grâce
à des gens venant de la Martinique. Et que celle-ci avait commencé à Terrier-Rouge,
ensuite à Dondon avant qu’elle s’étendait au fur et à mesure sur tous les dix
départements du pays. La Grande-Anse, notamment la commune de Beaumont et le
Sud-est, plus précisément la commune de Thiotte sont les zones du pays les plus
productives en matière de café, d’après un tableau présenté par M. Émile qui classe
les départements du pays en fonction de leur tonne de café produite
annuellement.
D’un autre côté, il a mentionné que de 1715 à 1725, notre territoire, bien avant son indépendance, a dominé le monde en ce qui concerne la production de café (la denrée la plus exportée par le pays à l’époque). Arrivant en 1788, il était même devenu le plus grand producteur de ce produit dans le monde. Et, il a passé environ un siècle et demi à garder cette position pour la zone, d’après M. Émile. Pour corroborer ce point, le PDG de la firme Haïti efficace nous a donné quelques chiffres sur le commerce du pays avec l’extérieur pour ce qui a trait au café.
Entre
1820 à 1850, par année, Haïti exportait 500 000 sacs de café pesant 60
kilogrammes. Pour les trente années après, soit la période allant de 1850 à
1880, l’exportation de ce produit a atteint un niveau beaucoup plus élevé. À
l’époque, Haïti exportait 667 000 sacs par an. Arrivant dans les années de
la première occupation américaine, la part de cette denrée représentait plus de
50% des exportations du pays. Pourtant, ce n’était pas encore l’apothéose pour
ce produit. C’était plutôt en 1955 que le café a connu son âge d’or en Haïti. À
ce moment -là, le pays exportait 740 000 sacs par année, soit 44 000
tonnes de plus que la quantité des années précédentes, a détaillé M. Émile.
Malheureusement,
au fil des années, à cause le départ de certains terriens vers d’autres pays
comme la Jamaïque et le Cuba, Haïti a détrôné la place du plus grand producteur
de café aux dépends du Brésil. Et ceci, jusqu’à nos jours, a regretté l’auteur
du livre « Haïti a choisi de devenir un pays pauvre. Les 20 raisons qui
l’expliquent. ». Parmi les facteurs qui étaient à la base de ce
déclassement, dans les propos du Professeur de l’Université, nous pouvons souligner
entre autres le départ de certains terriens vers d’autres pays comme la
Jamaïque et le Cuba, l’industrialisation de l’économie mondiale peu de temps
après la première occupation américaine du pays ainsi que la prise du pouvoir
par les Duvalier qui n’étaient pas seulement des dictateurs, mais aussi des
prédateurs économiques, selon les dires du Professeur.
Dans ce numéro d’Éducation économique,
le présentateur a également présenté un tableau des dix pays les plus grands producteurs
de café dans le monde. Dans ce tableau, le Brésil vient en tête avec 3 558 000
tonnes produites par année. Vient ensuite le Vietnam avec 1 830 000 tonnes
produites par année. Et en 10ème position, est placé l’Ouganda avec
255 000 tonnes produites par an. Dans une autre partie de l’émission, il a
présenté une fiche technique de la production de café en Haïti. Dans cette
fiche, sont mentionnés la surface totale , la production annuelle, le rendement
national moyen, la consommation domestique, les entreprises familiales, etc. pour
ce qui concerne la denrée de café dans le pays.
Plus loin, M. Émile a relaté les causes
qui expliquent la baisse considérable de la production de la dite denrée dans
le pays. Parmi l’ensemble des causes avancées par l’économiste, nous pouvons
noter le non-renouvellement des planteurs de café qui sont en âge de retraite
(leur âge moyen est de 56 ans), l’enclavement de certaines zones qui rend quasiment
impossible l’exportation des tonnes de café produites dans ces zones-là,
l’insécurité ajoutée à l’instabilité politique qui empêchent la libre
circulation des tonnes de café produites (La difficile circulation de la
production décourage les producteurs.). En dépit de la baisse de la production de
café dans le pays, il existe des opportunités pour ceux qui souhaitent investir
dans cette filière, si l’on croit les propos écrits dans le document intitulé
« Pourquoi investir dans la chaîne de valeur du café ? »,
présenté par le numéro un de la firme Haïti efficace.
Coralie
SAMEDI, Étudiante en Communication & Journalisme
Kenbe la kamarad!.
RépondreSupprimerLe pays a besoin des femmes compétente comme toi!