SOCIETE: Migration irrégulière et traite de personnes : Liens, Conséquences et Perspectives de lutte

0

                                        Par Jonathan GÉDÉON

 

La migration internationale n'est pas un phénomène réservé à l'ère contemporaine. Mais avec la mondialisation économique et culturelle et la contraction de la relation espace-temps grâce à l’avènement des technologies de l’information, de la communication et des transports, on assiste aujourd’hui à une ampleur sans précédent du déplacement des populations mondiales. Les Nations Unies ont estimé à 281 millions le nombre de migrants [1] internationaux dans le monde en 2020, soit environ 128 millions de plus que 30 années auparavant, en 1990 (153 millions) et plus de trois fois plus qu’en 1970 (84 millions) (OIM, 2022 : 25). Faute de pouvoir entrer dans des pays de façon légale, les migrants ne cessent de franchir les frontières de manière irrégulière. Dans l’irrégularité, étant donné qu’ils ne sont pas protégés par la loi, ils prennent des risques importants qui mettent leur vie en danger [2]. Parmi lesquels, on a la traite de personnes. Si auparavant les chiffres ont montré que la plupart des victimes détectées de la traite de personnes sont identifiées dans leur pays de citoyenneté, c’est à dire dans leur propre pays ; mais ces dernières années, c’est nettement le contraire. Plus de 60% des victimes de traite sont des personnes étrangères dans le pays où elles ont été identifiées (ONUDC : 2016). Cela sous-entend que la migration irrégulière et la traite d’êtres humains sont interreliées. Quels liens ces deux phénomènes entretiennent-ils ? C’est une question à laquelle nous tenterons de répondre dans notre texte.



Par ailleurs, nous devons signaler l’engouement manifesté depuis ces trois dernières décennies par les organismes internationaux et beaucoup de pays afin de réduire à la peau de chagrin ces deux pratiques odieuses. Cela traduit que ces deux réalités ont des enjeux considérables pour l’humanité tout entière. Ceci nous pousse à poser cette question : Quels sont les enjeux liés à ces deux fléaux ? De là et tant, demandons-nous aussi : Comment lutter contre eux ? Ces trois questions seront constituées l’essence de notre travail. Néanmoins, étant donné que ces deux termes sont assez souvent confondus à d’autres connexes, des précisions sur leur définition se révèlent être nécessaires afin de mieux étayer nos arguments. D’où, nous allons adopter ce plan qui suit en vue de répondre aux différentes interrogations. D’entrée de jeu, nous donnerons des éléments de définition des deux thématiques en question. Ensuite, nous essayerons d’établir les liens qui existent entre les deux. Puis, nous dresserons séparément les enjeux liés à ces deux phénomènes. Pour en finir, nous proposerons des pistes de solutions afin de leur remédier.


                       Migration irrégulière versus Traite des êtres humains

Si la plupart des textes provenant des institutions et des organisations internationales posent d’emblée le constat de l’absence d’une définition universelle de la migration irrégulière, elles tentent néanmoins d’en dessiner les contours. À ce titre, l’OIM (2018), dans son lexique des termes clefs de la migration, donne la définition suivante : « migration internationale contrevenant au cadre légal du pays d’origine, de transit ou de destination ». Elle traite le phénomène sur l’angle du pays de destination, suivant lequel elle désigne l’immigration irrégulière comme « l’entrée, [le] séjour et [le] travail illégal dans le pays, impliquant que le migrant n’a pas les autorisations nécessaires ou les documents requis selon la loi d’immigration pour entrer, résider et travailler dans le pays en question » ; et sur l’angle du pays de départ, où elle mentionne que l’irrégularité de l’émigration arrive au départ d’une « personne [qui] franchit une frontière internationale sans un passeport ou document de voyage valide, ou ne remplit pas les exigences administratives pour quitter le pays ». Comme exemple de migration irrégulière, on peut citer les cas de migrants qui présentent de faux documents à la frontière, d’autres qui tentent de la traverser en dehors des postes frontaliers ou de déjouer les contrôles en s’introduisant illégalement dans les moyens de transport. Certains entrent au pays légalement munis d’un visa. L’irrégularité de leur séjour n’intervient qu’à une étape ultérieure et découle de raisons diverses, par exemple le non-renouvèlement des visas, l’entrée au pays en tant que touriste suivie d’une prolongation illégale du séjour. S’ajoute aussi à la liste, la situation des déboutés du droit d’asile qui, après le rejet de leur demande, refusent de quitter volontairement le territoire du pays d’accueil.


Des gens ont l’habitude d’utiliser de manière indifférenciée la migration irrégulière avec celles illégale et clandestine. Pourtant, des chercheurs nous conseillent d’abandonner purement et simplement l’expression d’« immigrant illégal », parce que l’adjectif illégal en lien avec les migrants a des conséquences politiques et sociales qui amènent à nier l’humanité et les droits fondamentaux d’une personne ou d’un groupe de personnes. Le concept « migrant illégal » suggère aussi un lien étroit avec la criminalité, ce qui ne serait pas le cas du migrant irrégulier. Tout comme, des chercheurs nous exhortent à ne pas tenir le qualificatif « clandestin » ; puisqu’il a un effet réducteur et stigmatisant, en renvoyant à un imaginaire inquiétant. De surcroît, le fait pour un étranger de travailler clandestinement ne signifie pas qu’il est en séjour irrégulier ou est entré dans le pays d’accueil de manière irrégulière, ni même clandestine. Nous avons un exemple éloquent avec les actions menées par les travailleurs étrangers non régularisés en France ces dernières années. Ils étaient répandus de travailler irrégulièrement au vu et au su de beaucoup, donc hors de la clandestinité, mais aussi hors de toute protection. 


Venons-en à présent à la notion de traite d’êtres humains. Suivant le Protocole additionnel à la Convention des Nations Unies contre la criminalité transnationale organisée visant à prévenir, réprimer et punir la traite de personnes, en particulier des femmes et des enfants (Protocole relatif à la traite des personnes), la traite de personnes désigne : le recrutement, le transport, le transfert, l’hébergement ou l’accueil de personnes, par la menace de recours ou le recours à la force ou à d’autres formes de contrainte, par enlèvement, fraude, tromperie, abus d’autorité ou d’une situation de vulnérabilité, ou par l’offre ou l’acceptation de paiements ou d’avantages pour obtenir le consentement d’une personne ayant autorité sur une autre aux fins d’exploitation. L’exploitation comprend, au minimum, l’exploitation de la prostitution d’autrui ou d’autres formes d’exploitation sexuelle, le travail ou les services forcés, l’esclavage ou les pratiques analogues à l’esclavage, la servitude ou le prélèvement d’organes. Cette définition comporte trois éléments : un « acte », des « moyens » permettant l’accomplissement de l’acte, et une « finalité » visée par l’acte et les moyens, à savoir l’exploitation. Chacun de ces trois éléments est nécessaire, sauf lorsque la victime est un enfant (toute personne âgée de moins de 18 ans), auquel cas seuls un « acte » et une « finalité » d’exploitation doivent être établis. Des « actes » de traite peuvent se produire à l’intérieur d’un pays (traite nationale) ou par-delà des frontières internationales (traite transnationale). Dans le cas de la migration internationale, les migrants ne sont pas seulement victimes de la traite transnationale, mais aussi de la traite nationale quand, par exemple, ils sont recrutés à des fins d’exploitation après leur arrivée dans le pays de destination.


Assez souvent, on a tendance à confondre la traite des personnes avec le trafic illicite de migrants, qui sont pourtant deux termes distincts. D’après l’article 3a du Protocole contre le trafic illicite de migrants adopté en 2000, ce phénomène qu’on vient d’en parler est « le fait d’assurer, afin d’en tirer, directement ou indirectement, un avantage financier ou un autre avantage matériel, l’entrée illégale dans un État d’une personne qui n’est ni un ressortissant ni un résident permanent de cet État ». En d’autres termes, si la traite a pour finalité l’exploitation, en ce qui concerne l’autre phénomène, il s’agit d’obtenir un « avantage financier ou matériel » en aidant une personne à passer une frontière de manière irrégulière. Le trafic illicite se déroule généralement dans le cadre de la migration internationale irrégulière, alors que la traite peut se produire pendant la migration régulière ou la migration interne. Ces deux types de crime peuvent se croiser, car les groupes criminels organisés interagissent le long des itinéraires de migration irrégulière.


         Liens entre la migration irrégulière et la traite de personnes

 Il arrive que les auteurs de la traite des êtres humains soient à l’origine de la migration ; le transfert de la victime en dehors de son pays de résidence constitue un moyen de contrôle permettant de mieux l’isoler, de supprimer ses repères afin de la rendre plus vulnérable. Toutefois, le projet migratoire est souvent présent avant la situation de traite, qu’il s’agisse d’une migration volontaire ou forcée. Depuis les pays d’origine, les exploiteurs ou toute autre personne impliquée dans la traite, sont susceptibles d’utiliser ces projets de départ et de mettre en place des stratégies visant à manipuler, attirer ou contraindre les candidats à la migration dans des schémas d’exploitation. Dans ce cadre, les personnes peuvent se voir promettre un emploi à l’étranger, souvent associé à une rémunération très confortable, et ce sans aucun prérequis concernant leur maîtrise de la langue locale, leur formation ou leur situation administrative. Ces offres irréalistes sont bien souvent des leurres conduisant à des situations de traite. Lorsque les personnes concernées prennent conscience de la véritable nature de l’activité, de la rémunération et/ou des conditions de travail qui leur seront imposées, il est déjà trop tard pour revenir sur leur décision : des frais importants leur ont été imputés pour planifier et payer le voyage, engendrant des dettes et l’obligation de les rembourser. Le mécanisme de la dette est souvent utilisé pour renforcer le lien de domination entre l’auteur de la traite et sa victime. 

À noter que, les migrants irréguliers sont davantage susceptibles de voyager dans des conditions précaires et de suivre des itinéraires dangereux. Nombreux sont ceux qui se retrouvent à court de ressources financières et sont contraints d’accepter des solutions telles que l’offre de services sexuels, des travaux pour de très bas salaires, des mariages forcés, etc. afin de gagner suffisamment d’argent pour continuer leur voyage. Surtout que la grande majorité d’entre eux demeurent fortement dépendants d’intermédiaires pour traverser les frontières. Ces mêmes intermédiaires sont susceptibles d’abuser de leur vulnérabilité et sont potentiellement impliqués dans des réseaux de traite des êtres humains. C’est pareil en situation de transit, les conditions de vie dans les camps de réfugiés et les différents lieux de rassemblement des personnes migrantes sont souvent précaires et de nature à favoriser les phénomènes d’exploitation, notamment en raison de la surpopulation, des infrastructures inadaptées et du manque de mesures de sécurité et de protection. Enfin, les risques associés à la traite perdurent dans le pays de destination pour les migrants irréguliers. Ces derniers vont se résigner à accomplir certains types de travaux ou consentir à des conditions de travail qu’ils n’auraient pas accepté en temps normal et dans leur pays d’origine. Le manque d’opportunité permettant d’accéder au marché du travail légal, les discriminations, le manque d’information concernant leurs droits dans le pays d’accueil, la non-maîtrise de la langue, de même que les difficultés liées à l’hébergement, sont souvent autant d’éléments aggravant les risques de traite et d’exploitation dans les pays de destination.


Enjeux de la migration irrégulière

En général, on émet trois sortes d’analyses sur les enjeux de la migration irrégulière. La première des analyses considère l’immigration irrégulière comme porteuse de risque pour la stabilité et la cohésion sociale du pays d’accueil, c’est-à-dire que par sa simple existence, l’immigration qu’elle soit légale ou illégale, peut modifier le rapport de force au sein d’une société donnée. Elle peut transformer les identités collectives d’une nation, et à ce titre, elle peut influer sur la cohésion sociale puisque les migrants ne s’identifient pas, de premier abord, à leur nouveau pays d’accueil, parce qu’ils n’ont pas un fort sentiment d’appartenance aux membres de leur nouvelle société. Une deuxième analyse se penche sur le caractère criminel de la migration irrégulière. Cette vision criminelle du phénomène s’est vue renforcée considérablement après les évènements du 11 septembre 2001 aux États-Unis. Mais, ça reste une analyse très critiquée par les défenseurs des droits humains. La troisième analyse quant à elle considère la migration irrégulière comme une menace extérieure à la sécurité des États. De ce point de vue, la migration non contrôlée représente un risque au sens de la défense nationale.

Elle soulève des préoccupations de sécurité intérieure et de sécurité extérieure.

Problèmes liés à la traite de personnes

La grande majorité des victimes de traite ont subi des expériences traumatiques, des abus, des humiliations. De ces expériences découlent des effets d’ordre psychologique, physique et social, lesquels sont susceptibles de s’enraciner profondément et d’affecter durablement leur santé et leur bien-être. Les impacts psychologiques de la traite varient selon les personnes, leur parcours de vie, la nature et l’intensité des expériences traumatiques subies, les peurs et sentiments d’insécurité, d’impuissance qui peuvent y être associés. Ils peuvent entraîner de sérieuses retombées liées au syndrome de stress post-traumatique, notamment : les conséquences émotionnelles, les séquelles cognitives, les changements comportementaux, les incidences sur la santé mentale, etc. Comme conséquences sociales, la traite peut affecter les relations des proies avec ses proches mais également avec les différentes personnes chargées de son accompagnement administratif, juridique, social, médical, etc. Dans de nombreux cas, les martyrs de traite peuvent être stigmatisées et mise à l’écart de leur communauté. Elles sont souvent accusées d’être coupables de leur sort, de manière implicite ou explicite, que ce soit par leurs proches ou par les professionnels rencontrés.  Au sein d’un groupe social, la stigmatisation peut ne pas se limiter aux seules victimes mais également toucher les membres de leurs familles : cela aura pour corollaire de détériorer les relations de la victime avec ses entourages, entraînant parfois la rupture du lien avec les enfants, la perte d’un emploi, ou d’une position sociale, par exemple liée au rôle que pouvait jouer la personne au sein de sa communauté.

 Pour ce qui a trait aux inconvénients physiques, les dupes de traite souffrent souvent de sérieuses séquelles physiques : blessures, épuisement, sous-alimentation, conséquences liées à l’abus d’alcool, de médicament ou d’autres drogues. Ces chocs en retour peuvent inclure des fractures osseuses, des plaies liées à l’utilisation d’objets contondants, des brûlures, et d’autres complications ou problématiques de santé telles que des infections sexuellement transmissibles, des grossesses non désirées, des avortements, etc. Il existe par ailleurs un risque accru pour la victime de traite de cumuler de multiples conséquences d’ordre psychologique, social et physique. Toutes ces dérives provoquées par la traite de personnes constituent une transgression à l’ensemble des droits dont disposent les êtres humains selon la Déclaration universelle des droits de l’homme, renforcée par des Conventions et traités internationaux.


Perspectives de lutte contre la migration irrégulière et la traite de personnes

Pour lutter contre un phénomène, on n’a qu’à attaquer ses causes. Ce faisant, pour combattre la migration irrégulière, on doit prendre des mesures pour contrecarrer les motifs de déplacements des populations mondiales. Quel que soit le pays, ce sont toujours les mêmes facteurs qui sont mis en avant pour expliquer ce qui motive le départ : facteurs économiques (pauvreté, crise économique, poids de la dette extérieure), démographiques (accroissement de la population, croissance urbaine), environnementaux (sécheresse, pression sur les ressources naturelles), politique (instabilité politique, insécurité). À ces facteurs dits « répulsifs » se combinent des facteurs dits « attractifs », notamment liés à la demande de main-d’œuvre dans des secteurs spécifiques. D’où, pour que les pays puissent remédier à ce fléau, ils doivent mettre en place des politiques publiques visant à éliminer la pauvreté, réduire l’inégalité socioéconomique, combattre les taux de chômage et d’inflation élevés pour changer l’image économique du pays. Sur le plan environnemental, ils doivent adopter des mesures afin de réduire la vulnérabilité des territoires face aux évènements hydrométéorologiques. Quant à l’aspect démographique, des politiques visant à contrôler l’accroissement des populations sont vivement encouragées. Qui plus est, les politiciens doivent faire en sorte de créer un climat politique stable et sécuritaire. In fine, les réalités sur les pays qui ouvrent leurs portes pour des étrangers doivent être communiquées sans langue de bois en vue de permettre aux natifs des territoires de ne pas toujours prendre dans le piège qu’il y a des paradis qui les attendent.


Pour ce qui concerne la traite de personnes, comme perspectives de lutte contre elle, nous avons fait les nôtres celles adoptées par le Protocole relatif à la traite axé sur la justice pénale. Il recommande que la traite soit criminalisée et fasse l’objet d’enquêtes et de poursuites, et demande que les martyrs bénéficient d’une protection et d’une aide en tant que victimes de délits graves. Cette approche est souvent appelée « approche 3P », pour poursuites, protection et prévention. Un quatrième « P », pour partenariat, souligne la nécessité de renforcer la coopération inter-état en matière de justice pénale. Plus loin, le Protocole conseille d’adopter une approche de justice sociale pour garantir des mesures de lutte contre la traite fondée sur les droits de l’homme, centrées sur les victimes et soucieuses de la problématique femmes-hommes. La primauté de l’état de droit revêt la plus haute importance, non seulement pour éviter que les victimes ne subissent les effets collatéraux des efforts de lutte contre la traite, mais aussi pour garantir que les mesures de justice pénale ne soient pas contre-productives et préjudiciables à la lutte contre la traite d’êtres humains et, plus largement, à la gouvernance des migrations, a-t-il ajouté.


En outre, le Protocole exhorte à ce que les autorités chargées de l’application de la loi et des poursuites à collaborer avec les institutions financières pour identifier les cas potentiels de traite d’êtres humains et recueillir des éléments de preuve dans les affaires de traite. Puisqu’il y a un courant théorique qui nous invite à appréhender ce phénomène à travers un prisme strictement financier [3]. Suivant ce courant, les réponses à ce fléau doivent être trouvées à travers une série de mesures à caractère exclusivement financier : enquêtes financières, lutte contre le blanchiment des capitaux issus de la traite, gel, saisie et confiscation desdits avoirs criminels. Dun autre côté, les autorités des pays doivent créer des partenariats pour lutter contre la traite d’êtres humains le long des axes migratoires. Du fait de ces partenariats, des informations peuvent être échangées sur les réseaux de traite transnationaux. Pour terminer, la coopération avec les entreprises technologiques doit être suivie afin de concevoir des solutions innovantes pour lutter contre la traite d’êtres humains en tirant parti des progrès technologiques, tels que l’intelligence artificielle ou la technologie mobile. Bien qu’on soit conscient de l’usage intensif de la technologie que font les auteurs des traites. 


Conclusion

Les termes migration irrégulière et traite de personnes sont récurrents ces dernières années. Et les observateurs les associent fort souvent. Fort de cela, nous nous sommes donné la mission d’analyser les liens qui existent entre ces deux pratiques odieuses.  Tout comme, nous avons fixé l’objectif d’établir les enjeux liés à chacune d’elles, pour proposer à la fin des pistes de solutions en vue de les abattre. Avant de passer à nos objectifs fixés, il était nécessaire et utile de présenter tout d’abord les significations des deux thématiques en question afin de permettre aux lecteurs de mieux saisir notre texte. Après cette présentation, nous avons entré dans le vif du sujet en décortiquant les liens étroits qui existent entre les deux fléaux à l’étude. Dans cette lignée, nous avons vu que la migration irrégulière renforce la possibilité pour qu’il y ait de traite de personnes. Nous avons montré aussi que les auteurs de traite sont souvent en connivence avec les trafiquants des migrants irréguliers.


En sus, nous avons présenté séparément les enjeux liés à ces deux phénomènes. De ces présentations, nous étions convaincus que la migration irrégulière constitue à la fois une menace pour la cohésion sociale du pays d’accueil, une voie vers la criminalité et un risque pour la sécurité du pays de destination. La traite des êtres humains quant à elle provoque d’énormes conséquences négatives sur les victimes qui se sont trouvés déshumanisées et drôlement traumatisées après des martyrs subis. Considérant les problèmes liés à ces deux fléaux, nous avons formulé des recommandations en vue de les éradiquer. D’une part, nous avons proposé des solutions pour combattre la migration irrégulière. Comme propositions, nous avons suggéré aux dirigeants des pays d’agir sur les causes qui expliquent le déplacement massif des gens. Ainsi, nous les avons conseillés de créer un environnement économique prospère, d’établir un climat politique stable et de réduire la vulnérabilité de leur territoire face aux désastres naturels. En outre, nous les avons dits clairement de divulguer des informations sincères sur les pays qui ouvrent leurs frontières pour les étrangers. D’autre part, nous avons donné des conseils en vue de contrecarrer la traite de personnes. Comme conseils, nous avons fait les nôtres ceux proposés par le Protocole qui sont les « 4 P ». Pour faire évoluer le sujet, nous bouclons la boucle avec  la question suivante : Est-ce que ces deux phénomènes peuvent être éliminés tant qu’il y aura une inégalité économique considérable entre les pays ?  

 

 

Bibliographie  

1-      A. Kerdoun (2018), L’immigration irrégulière dans l’espace euroméditerranéen et la protection de droits fondamentaux, publiée dans la revue québécoise de droit international / Quebec Journal of International Law / Revista quebequense de derecho internacional, 31(1), 91–118, 2018, texte disponible sur format PDF sur le lien suivant: https://doi.org/10.7202/1065028ar.

2-      L’identification des personnes migrantes victimes de traite des êtres humains en Europe : Un guide pratique pour les travailleurs. euses, Une étude de France terre d’asile publiée dans Les cahiers du social n°41 // Mai 2019, Traduite et adaptée en français par : Camille Ruiz. PDF.

3-      Lisa Dumoulin, Lutte contre la traite des êtres humains : l’approche financière en question, publiée dans la revue de science criminelle et de droit pénal comparé 2014/2 (N° 2), pages 311 à 330, Éditions Dalloz, article disponible en ligne sur format PDF à l’adresse suivante : https://www.cairn.info/revue-de-sciencecriminelle-et-de-droit-penal-compare-2014-2-page-311.htm.

4-      MBAYE Mamadou Moustapha, Rurales Migrations transnationales et Co-

développement entre l’Europe et l’Afrique : une étude sur le cas italosénégalais, thèse de doctorat pour l’obtention du grade de docteur en économie et sociologie rurales à Università Degli Studi di Milano – Université de Thiès, présentée et soutenue publiquement à Milan le 25 octobre 2017. PDF.

5-      Office des Nations Unies Contre la Drogue et le Crime (ONUCDC), Éducation pour la justice, Série de modules universitaires, Module 6 : Traite des personnes, définir le concept, 2019. PDF.

6-      OIM, État de la migration dans le monde 2022, 2022, PDF.

 

[1]- On n’utilise que le genre masculin dans notre texte, mais c’est juste pour l’alléger ; ce n’est pas parce qu’on est sexiste pour autant.

[2]- L’Organisation Internationale pour les Migrations (OIM) révèle qu’en 2016 plus de 7 189 migrants et réfugiés étaient morts sur les routes migratoires mondiales (OIM, 2016). Cela avait représenté en moyenne 20 décès par jour d’hommes, de femmes et d’enfants.

[3]- Cette approche repose d’abord sur le postulat selon lequel la traite relève d’une dynamique essentiellement financière : à la fois du point de vue des victimes, qui entrent le plus souvent en voie d’exploitation ou du fait de la précarité de leur situation, mais aussi du point de vue des trafiquants, dont le but est exclusivement lucratif.


Jonathan GÉDÉON, étudiant finissant en Sciences Comptables et en Sciences Économiques


Tags

Enregistrer un commentaire

0Commentaires
Enregistrer un commentaire (0)