EDUCATION: Crise au CFEF de Port-au-Prince, le MENFP se cache sous le lit

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                        Par James FLEURILUS, Sociologue/Politologue, Rédacteur LCI


Cacher sous le lit est un endroit privilégié pour le MENFP quand il veut ignorer les revendications des étudiants-maitres et des enseignants qui donnent corps et âmes pour faire évoluer le système éducatif haïtien. Les acteurs du  MENFP  justifient encore que le CFEF de Port-au-Prince, une direction technique dudit ministère ayant une vocation pédagogique et académique, est condamné à patauger dans des crises permanentes et évolutives. En dépit de toutes les décisions ministérielles récentes mettant le CFEF au premier plan dans le processus de la reconsidération de la formation des maitres et l’innovation de l’enseignement fondamental en Haïti, les situations que confrontent les étudiants actuels et les étudiants probatoires sont encore lamentables.


La situation de crise qui évolue au CFEF n’est qu’une suite logique manipulée par le MENFP suite à des différentes décisions ministérielles prétendant un rehaussement de l’éducation de la petite enfance et l’école fondamentale tout en réconciliant le CFEF  avec les EFACAPs dans les dix départements du Pays.

Par rapport à des points fondamentaux  qui ont été signalés dans les deux derniers circulaires que prônent le Ministre Nesmy Manigat, les étudiants aux CFEF de Port-Au-Prince se trouvent indignés face à la situation de détresse que confronte  cette institution. Cela dit, le CFEF confronte des problèmes techniques qui dépendent du MENFP comme organisme de régulation et de structuration.


Le Directeur actuel, Monsieur Jacques Ronald JEAN n’a pas les marges de manÅ“uvre pour agir selon son propre gré, car il est un technicien qui administre cette institution pour le MENFP avec ses compétences académiques, stratégiques et techniques et non pas avec ses moyens financiers. Cela dit, le MENFP doit obligatoirement disposer des moyens adéquats notamment en ressources financières pour faciliter le bon fonctionnement dudit centre. Car, les grands maux de cette institution ne résident pas dans le déficit des ressources humaines mais de préférence en ressources financières et matérielles qui dépendent du MENFP. Si le CFEF de Port-Au-Prince est  la seule institution publique étatique qui prend en compte la formation des maitres au niveau  de l’école fondamentale, il serait impératif pour le MENFP de la considérer dans sa dimension technique afin de lui doter les moyens efficaces pour son développement par rapport au  slogan que prône le Ministre Manigat lekol paka tann.


La crise actuelle au CFEF n’est que la résultante de mauvais traitements académiques, pédagogiques, la non prise en compte le temps probatoire et le paiement de la probation de plusieurs promotions, la non-actualisation du curriculum du CFEF, la banalisation des contrats des professeurs par le MENFP et le MEF, la non intégration des étudiants diplômés. Ces éléments impliquent de la frustration et de l’indignation chez les étudiants. Ils ne sont pas de mauvaise foi quand ils mettent en dysfonctionnement le CFEF, mais ils réclament un minimum suffisant et satisfaisant pour améliorer certaines conditions.

Dans ce minimum satisfaisant, ils demandent une meilleure condition d’apprentissage et aussi un meilleur traitement concernant l’allocation de probation qui est une obligation et une incitation d’intégration professionnelle. Cependant, le MENFP ne veut pas agir sur les revendications pour faciliter une reprise des activités académiques et pédagogiques.

Puisque depuis la nuit du temps, le CFEF de Port-Au-Prince traitait en parent pauvre par les grands paltos au sein du MENFP, le Ministre Manigat ne fait que pérenniser ce comportement vis-à-vis du CFEF quand il ne montre pas sa volonté manifeste pour faire fonctionner le CFEF et intégrer les CFEFiens dans les EFACAPs et les écoles nationales complètes pour enseigner les nouvelles matières qui seront à l’ordre du jour dans les examens officiels pour les élèves de la Neuvième Année Fondamentale pour l’année académique 2023-2024.

Puisque les constats montrent que le CFEF n’a pas vraiment des problèmes en matière de ressources humaines pour son fonctionnement, les acteurs de cette crise demandent au titulaire du MENFP, Ministre Nesmy Manigat, d’entamer un dialogue d’action avec les représentants notamment les Directeurs afin d’agir sur des points fondamentaux pour que la situation puisse améliorée. En ce sens, ils précisent ces éléments comme suivent  dans leur langue maternelle:


Pou CFEF ka rekòmanse fonksyone tout bon vre pou pitit sòyèt yo sispann soufri, nan yon ti tan ki pa twò long,  REMED CFEF la dwe ankadre yon Komisyon Negosyasyon ak Suivi ki dwe fòme prese pou chita pale tousuit ak tout aktè konsène yo pou egzije :

 

1.      Deblokaj kont bankè CFEF gen nan BNC a;

2.      Bidjè fonksyònman prese prese pou CFEF ka rezoud yon pakèt pwoblèm, tankou al chèche liv pou bibliyotèk la ki bloke matisan, founiti pou biwo, dlo pou blòk sanitè;

3.      Deblokaj kontra nouvo pwofesè CFEF yo k ap soufri nan Ministè finans;

4.      Deblokaj Sibvansyon FNE a pou etidyan k ap etidye nan CFEF chak jou pandan tout lajounen

5.      Deblokaj sibvansyon FNE a pou etidyan  CFEF yo ki nan 4èm ane fòmasyon pratik la nan EFACAP yo ak lòt lekòl fondamantal ki nan depatman lwès la;

6.      Deblokaj lajan pwobasyon tout etidyan CFEF yo. Pou sa fòk DAA/ MENFP trete dosye yo prese prese pou voye nan ministè finans ;

7.      Tretman dosye tout diplome ak tout finisan CFEF  ki poko nome nan Leta a anntann PM Ariel Henry bay entriksyon pou lòt  nominasyon fèt nan MENFP pou ranplase anplwaye MENFP ak pwofesè ki ale nan pwogram Biden nan. 

8.      DRH/ MENFP dwe fè yon sikilè soti pou ranmase dosye CFEFyen, trete yo epi mete yo annatant nominasyon ;

9.       Laboratwa miltimedya nan CFEF pou fasilite Etidyan yo suiv kou an liy e suiv kek kolok nan domèn edikasyon;

 

Monsieur le Ministre, si vous avez vraiment le sens d’engagement pour rehausser l’éducation de la petite enfance et l’enseignement fondamental en Haïti, vous devez agir sur ces revendications pouvant mener au déblocage du CFEF de Port-Au-Prince. Et, ca permettra au Directeur JEAN d’avoir plus de marge de manouvre pour mieux administrer les actions académiques, pédagogiques et techniques.

                                                                                           James FLEURILUS, Sociologue/Politologue 

                                                                                                                  

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