Environnement: 5 juin 2003 – 5 juin 2023 : Déjà deux décennies d’existence pour ATEPASE

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 L’Association de techniciens pour la promotion de l’agriculture et la protection de l’environnement du Sud-est (ATEPASE) célèbre ses 20 ans d’existence ce lundi 5 juin 2023. Dans le but de braquer les projecteurs sur cette organisation qui a déjà effectué plusieurs projets combien importants pour le département du Sud-est, à l’occasion de son anniversaire, Jonathan Gédéon, pour le compte du journal « Les cahiers de l'INAGHEI », a réalisé deux entrevues par téléphone, dont l’une avec le Responsable des relations publiques de cette structure, à savoir M. Francis Desvallons et l'autre avec le Responsable des finances de cette association, en l’occurrence M. Fouchard Faustin. À l’aide des propos que nous avons recueillis lors de ces deux interviews, nous nous présenterons dans les lignes suivantes la genèse de cet organisme, ses dirigeants actuels, ses activités réalisées, ses lieux d’interventions, les difficultés que cet organisme a rencontrées, ses sources de financement, etc.


Cette structure a pris naissance lors de la journée mondiale de l’environnement en 2003. S’interrogeant M. Faustin sur la date de fondation de cette organisation pour savoir si c’est une simple coïncidence ou si c’était pour montrer leur affiliation à l’environnement, il nous a répondus que le choix du 5 juin pour la création de cette structure est lié à la volonté des membres-fondateurs de montrer leur préoccupation pour l’environnement du pays. Et de fait, l’ATEPASE intervient dans les domaines environnementaux et d’autres qui y sont connexes. L’agriculture, l’environnement, la gestion des risques et désastres, le renforcement organisationnel sont entre autres les secteurs dans lesquels cet organisme communautaire donne service.

Cette association a été lancée par un groupe de jeunes qui venaient de terminer leur étude universitaire, tant en Haïti qu’à l’étranger. Vu qu’une bonne partie d’entre eux avaient réalisé leur étude dans l’agronomie ou dans des domaines d’études rapprochés, ils étaient jugés important de mettre en place une structure devant leur permettre de donner leur contribution dans le secteur de leur compétence pour le redressement du pays, nous a fait savoir le Responsable des relations publiques. Plus loin, il nous a dits que la fondation de cette association était venue aussi à l’idée de créer leur propre activité pour ne pas être trop dépendants du secteur de l'emploi du pays qui était déjà incapable d’intégrer même la moitié des Haïtiens à la recherche du travail.

 Pour l’instant, le Responsable des finances nous a confiés qu’ATEPASE est dirigée par un comité exécutif de 7 membres avec 3 membres qui ont un mandat de 3 ans et les 4 autres ont un mandat de 2 ans. Quant à la fonction des membres qui constituent le comité exécutif, il y a un Coordonnateur, un Secrétaire général et un Responsable des relations publiques qui ont un mandat de trois ans ; ainsi qu’un Responsable des finances et les trois autres conseillers ayant un mandat de deux ans. M. Faustin a pris le soin de nous présenter l’équipe administrative actuelle de cet organisme. Il a cité les noms suivants avec leur poste occupé : Dubreuze Pierre Roosevelt, Coordonnateur ; Calixte Christin, Secrétaire général ; Francis Desvallons, Responsable des relations publiques ; Faustin Fouchard, Responsable des finances et les trois Conseillers qui sont : Cabe Sylette, Joseph Béchir et Bertho Dieudonné.

Dans l’ensemble, M. Faustin nous a dits que ce groupement a 32 membres qui sont éparpillés un peu partout dans le monde, en Haïti, au Canada, aux États-Unis, etc. Dans l’équipe d’ATEPASE, il y a les membres-fondateurs, des adhérents (d'autres citoyens qui ne font pas partie des membres-fondateurs) et des affiliés (des organisations). Cette association n’est pas exclusive, si l’on croit M. Desvallons. Tout individu peut l’intégrer, quel que soit leur niveau académique ou leur champ de compétence. Aux fins d’illustration, le Responsable des relations publiques nous a rapportés que cette association a en son sein des illettrés, un théologien et un économiste. Pour qu’un citoyen puisse rejoindre ATEPASE, il a juste besoin de remplir un formulaire d’adhésion, de soumettre des pièces d’identification et de payer un petit frais pour le traitement des dossiers.

Mais, pour pouvoir être plus efficace dans ses fonctionnements, l’ATEPASE s’est dotée de quatre commissions, en l’occurrence la commission santé et production animale dirigée par l’Ingénieur-Agronome Fritzner Teautou, la commission environnementale ayant comme coordonnateur Francis Desvallons, la commission végétale avec comme technicien Exume Felix, et finalement la commission renforcement organisationnel avec comme coordonnateur Faustin Fouchard. M. Desvallons considère ces commissions comme étant le pilier de l’organisation. C’est pour cela que pendant la période de festivité, l’association va redéfinir le mandat des commissions. Elle en profitera aussi pour amender quelques articles et pour analyser une nouvelle fois l’exécution de ses projets.

Cette structure a travaillé avec plusieurs partenaires étrangers, selon les dires du Responsable des finances. Ils s’agit de Diakonie, une ONG allemande ; de Teafund ; de CRS ; de SOLIDARIDAD INTERNACIONAL ; de CGF Fond canadien ; de FAO ; de PADF, … Ce sont ces organisations qui ont assuré le financement des activités réalisées par le groupement. Sans l’appui de ces bailleurs, ATEPASE ne serait pas existée. Car, à l’exception de l’année dernière au cours de laquelle elle a reçu une miette de la part du ministère de la Planification pour un projet d’assainissement, l’État haïtien n’a jamais donné de support à cette organisation malgré des requêtes adressées parfois à son égard, regrette M. Desvallons. Ce Monsieur croit fermement que cela est dû au désintérêt de nos autorités étatiques pour les secteurs de l’agriculture et de l’environnement. Il reconnaît également que cela pourrait être le fait que parfois des membres de l’équipe affichent publiquement leur désaccord face au mauvais fonctionnement de l’État.

Comme zones d’intervention, suivant les propos de M. Faustin, l’Association a travaillé dans les des communes comme Jacmel, La Vallée de Jacmel, Bainet, Marigot et très bientôt à la commune de Cayes Jacmel. Le choix de ces communes n’était pas fait au hasard. Nous avons priorisé ces communes vues que nous avions pu constater qu’elles étaient dans une situation d’urgence. Par exemple, explique M. Desvallons, il n’y a pas longtemps depuis que Bainet était en rouge en termes de pauvreté. Parfois aussi, ajoute-t-il, nous faisons choix d’une commune en fonction de ses potentialités comparées avec ce que nous voulons faire dans la zone. En arrivant dans les communes, ATEPASE donne ses accompagnements dans l’agriculture, dans l’élevage, dans l’environnement et dans la gestion des risques et désastres. En outre, la structure organise assez souvent des conférences et des ateliers de formation afin de participer à mieux instruire la population sur les sujets ayant rapport avec leur champ d’action, souligne M. Desvallons.  Qui plus est, depuis 2011, ATEPASE travaille également comme maître d’œuvre dans des projets ayant rapport à la gestion des risques et désastres. C’est dans cette mission qu’elle avait réalisé en 2018 le Centre d’opération d’urgence local à Bainet et le projet Petite Action Faisable en 2019, peut-on lire dans deux papiers disponibles sur Google.

Pour être plus précis, M. Desvallons nous a cités quelques actions déjà posées par l’association. Nous allons noter quelques-unes ici : réparation des abris provisoires après le passage d’un évènement naturel, construction (même si ce n’est pas trop souvent), production des rapports pour leurs bailleurs, formation sur les techniques de conservation des tubercules, fourniture des semences aux paysans, distribution de nourriture et des kits quand les besoins se font sentir, apport de secours aux familles décapitalisées après le passage d’une catastrophe naturelle, distribution des poules, des cabris aux paysans, etc. Ce Monsieur nous a fait savoir qu’ATEPASE est très active lors de la présence d’un aléa naturel dans le pays. Comme exemple, il nous a rappelés que l’association était déjà dans les rues 72 heures seulement après le passage du Matthew en 2016. Pour ne pas être en collision avec l’État et d’autres organisations qui travaillent dans les mêmes domaines, ATEPASE participe toujours dans les tables sectorielles exécutées sur ses secteurs d’intervention. Ceci va lui permettre de savoir si l’État ou une association quelconque compte réaliser telle action dans une zone qui était dans ses plans.

Cette structure a déjà rencontré pas mal de difficultés pouvant décourager ses membres. Parfois, des autorités étatiques qui devraient accompagner l’organisation, ont voulu l’interrompre dans l’exercice de leur fonction. Ensuite, malgré des démarches, l’association n’a jamais trouvé de crédit pouvant l’aider à exécuter certaines choses, a laissé entendre M. Desvallons. Par ailleurs, étant donné qu’ATEPASE s’est spécialisée dans les domaines de l’environnement et de l’agriculture, nous avons profité de ces entretiens pour savoir le regard de cet organisme sur la dégradation de ces deux secteurs en Haïti. M. Desvallons nous a donnés avec un luxe de détails la compréhension de la structure sur le déclin de l’environnement et de l’agriculture du pays. Il a même proposé des mesures que l’État pourrait prendre pour changer un peu la donne. Cette partie des entrevues est tellement importante et assez longue, nous la laissons pour un autre article.

Maintenant, avant de terminer, le moment est venu de présenter le programme conçu par l’association pour fêter ses 20 années d’existence. Les festivités se sont déroulées dans deux communes, à savoir la commune de Jacmel et la commune de Bainet, nous a rapportés M. Faustin. Depuis le dimanche 4 juin, ATEPASE a réalisé une conférence-débat sur ce thème : Environnement et changement climatique, enjeux et perspectives. Les deux conférenciers étaient l’Ingénieur-Agronome Ridoré Sylvio, Directeur départemental agricole du département du Sud-est et le Zootechnicien en santé et en production animale, le Coordonnateur général d’ATEPASE Dubreuze Pierre Roosevelt, ancien Directeur départemental de l’environnement du Sud-est. Cette initiative avait lieu à Beaudouin, 1ère section Bas Cap-Rouge. Pour le jour J, soit le lundi 5 juin, l’organisation à procédé à l’inauguration d’un dalot dans la commune de Bainet. La fête va se poursuivre pour prendre fin jusqu’au 15 juin avec l’assemblée générale ordinaire. Une partie culturelle est également prévue après l’assemblée pour clôturer entièrement avec la célébration.


                         Jonathan Gédéon,

 Étudiant finissant en Sciences Économiques et en Sciences Comptables

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