Cette structure a pris naissance lors de la journée mondiale de l’environnement en 2003. S’interrogeant M. Faustin sur la date de fondation de cette organisation pour savoir si c’est une simple coïncidence ou si c’était pour montrer leur affiliation à l’environnement, il nous a répondus que le choix du 5 juin pour la création de cette structure est lié à la volonté des membres-fondateurs de montrer leur préoccupation pour l’environnement du pays. Et de fait, l’ATEPASE intervient dans les domaines environnementaux et d’autres qui y sont connexes. L’agriculture, l’environnement, la gestion des risques et désastres, le renforcement organisationnel sont entre autres les secteurs dans lesquels cet organisme communautaire donne service.
Cette association a été lancée par un
groupe de jeunes qui venaient de terminer leur étude universitaire, tant en
Haïti qu’à l’étranger. Vu qu’une bonne partie d’entre eux avaient réalisé leur
étude dans l’agronomie ou dans des domaines d’études rapprochés, ils étaient
jugés important de mettre en place une structure devant leur permettre de
donner leur contribution dans le secteur de leur compétence pour le
redressement du pays, nous a fait savoir le Responsable des relations
publiques. Plus loin, il nous a dits que la fondation de cette association était
venue aussi à l’idée de créer leur propre activité pour ne pas être trop
dépendants du secteur de l'emploi du pays qui était déjà incapable d’intégrer
même la moitié des Haïtiens à la recherche du travail.
Pour l’instant, le Responsable des finances
nous a confiés qu’ATEPASE est dirigée par un comité exécutif de 7 membres avec
3 membres qui ont un mandat de 3 ans et les 4 autres ont un mandat de 2 ans.
Quant à la fonction des membres qui constituent le comité exécutif, il y a un Coordonnateur,
un Secrétaire général et un Responsable des relations publiques qui ont un
mandat de trois ans ; ainsi qu’un Responsable des finances et les trois autres
conseillers ayant un mandat de deux ans. M. Faustin a pris le soin de nous
présenter l’équipe administrative actuelle de cet organisme. Il a cité les noms
suivants avec leur poste occupé : Dubreuze Pierre Roosevelt,
Coordonnateur ; Calixte Christin, Secrétaire général ; Francis Desvallons,
Responsable des relations publiques ; Faustin Fouchard, Responsable des
finances et les trois Conseillers qui sont : Cabe Sylette, Joseph Béchir
et Bertho Dieudonné.
Dans l’ensemble, M. Faustin nous a
dits que ce groupement a 32 membres qui sont éparpillés un peu partout dans le
monde, en Haïti, au Canada, aux États-Unis, etc. Dans l’équipe d’ATEPASE, il y
a les membres-fondateurs, des adhérents (d'autres citoyens qui ne font pas
partie des membres-fondateurs) et des affiliés (des organisations). Cette
association n’est pas exclusive, si l’on croit M. Desvallons. Tout individu
peut l’intégrer, quel que soit leur niveau académique ou leur champ de
compétence. Aux fins d’illustration, le Responsable des relations publiques nous
a rapportés que cette association a en son sein des illettrés, un théologien et
un économiste. Pour qu’un citoyen puisse rejoindre ATEPASE, il a juste besoin de
remplir un formulaire d’adhésion, de soumettre des pièces d’identification et de
payer un petit frais pour le traitement des dossiers.
Mais, pour pouvoir être plus efficace
dans ses fonctionnements, l’ATEPASE s’est dotée de quatre commissions, en
l’occurrence la commission santé et production animale dirigée par l’Ingénieur-Agronome
Fritzner Teautou, la commission environnementale ayant comme coordonnateur Francis
Desvallons, la commission végétale avec comme technicien Exume Felix, et
finalement la commission renforcement organisationnel avec comme coordonnateur Faustin
Fouchard. M. Desvallons considère ces commissions comme étant le pilier de
l’organisation. C’est pour cela que pendant la période de festivité, l’association
va redéfinir le mandat des commissions. Elle en profitera aussi pour amender
quelques articles et pour analyser une nouvelle fois l’exécution de ses projets.
Cette structure a travaillé avec
plusieurs partenaires étrangers, selon les dires du Responsable des finances.
Ils s’agit de Diakonie, une ONG allemande ; de Teafund ; de CRS ;
de SOLIDARIDAD INTERNACIONAL ; de CGF Fond canadien ; de FAO ;
de PADF, … Ce sont ces organisations qui ont assuré le financement des
activités réalisées par le groupement. Sans l’appui de ces bailleurs, ATEPASE ne
serait pas existée. Car, à l’exception de l’année dernière au cours de laquelle
elle a reçu une miette de la part du ministère de la Planification pour un
projet d’assainissement, l’État haïtien n’a jamais donné de support à cette organisation
malgré des requêtes adressées parfois à son égard, regrette M. Desvallons. Ce
Monsieur croit fermement que cela est dû au désintérêt de nos autorités
étatiques pour les secteurs de l’agriculture et de l’environnement. Il reconnaît
également que cela pourrait être le fait que parfois des membres de l’équipe
affichent publiquement leur désaccord face au mauvais fonctionnement de l’État.
Comme zones d’intervention, suivant
les propos de M. Faustin, l’Association a travaillé dans les des communes comme Jacmel, La Vallée
de Jacmel, Bainet, Marigot et très bientôt à la commune de Cayes Jacmel. Le
choix de ces communes n’était pas fait au hasard. Nous avons priorisé ces
communes vues que nous avions pu constater qu’elles étaient dans une situation
d’urgence. Par exemple, explique M. Desvallons, il n’y a pas longtemps depuis que
Bainet était en rouge en termes de pauvreté. Parfois aussi, ajoute-t-il, nous
faisons choix d’une commune en fonction de ses potentialités comparées avec ce
que nous voulons faire dans la zone. En arrivant dans les communes, ATEPASE
donne ses accompagnements dans l’agriculture, dans l’élevage, dans l’environnement
et dans la gestion des risques et désastres. En outre, la structure organise
assez souvent des conférences et des ateliers de formation afin de participer à
mieux instruire la population sur les sujets ayant rapport avec leur champ
d’action, souligne M. Desvallons. Qui
plus est, depuis 2011, ATEPASE travaille également comme maître d’œuvre dans
des projets ayant rapport à la gestion des risques et désastres. C’est dans
cette mission qu’elle avait réalisé en 2018 le Centre d’opération d’urgence
local à Bainet et le projet Petite Action Faisable en 2019, peut-on lire dans
deux papiers disponibles sur Google.
Pour être plus précis, M. Desvallons
nous a cités quelques actions déjà posées par l’association. Nous allons noter quelques-unes
ici : réparation des abris provisoires après le passage d’un évènement
naturel, construction (même si ce n’est pas trop souvent), production des
rapports pour leurs bailleurs, formation sur les techniques de conservation des
tubercules, fourniture des semences aux paysans, distribution de nourriture et
des kits quand les besoins se font sentir, apport de secours aux familles
décapitalisées après le passage d’une catastrophe naturelle, distribution des
poules, des cabris aux paysans, etc. Ce Monsieur nous a fait savoir qu’ATEPASE
est très active lors de la présence d’un aléa naturel dans le pays. Comme
exemple, il nous a rappelés que l’association était déjà dans les rues 72
heures seulement après le passage du Matthew en 2016. Pour ne pas être en
collision avec l’État et d’autres organisations qui travaillent dans les mêmes
domaines, ATEPASE participe toujours dans les tables sectorielles exécutées sur
ses secteurs d’intervention. Ceci va lui permettre de savoir si l’État ou une association
quelconque compte réaliser telle action dans une zone qui était dans ses plans.
Cette structure a déjà rencontré pas
mal de difficultés pouvant décourager ses membres. Parfois, des autorités
étatiques qui devraient accompagner l’organisation, ont voulu l’interrompre dans
l’exercice de leur fonction. Ensuite, malgré des démarches, l’association n’a
jamais trouvé de crédit pouvant l’aider à exécuter certaines choses, a laissé
entendre M. Desvallons. Par ailleurs, étant donné qu’ATEPASE s’est spécialisée
dans les domaines de l’environnement et de l’agriculture, nous avons profité de
ces entretiens pour savoir le regard de cet organisme sur la dégradation de ces
deux secteurs en Haïti. M. Desvallons nous a donnés avec un luxe de détails la
compréhension de la structure sur le déclin de l’environnement et de
l’agriculture du pays. Il a même proposé des mesures que l’État pourrait
prendre pour changer un peu la donne. Cette partie des entrevues est tellement importante
et assez longue, nous la laissons pour un autre article.
Maintenant, avant de terminer, le
moment est venu de présenter le programme conçu par l’association pour fêter
ses 20 années d’existence. Les festivités se sont déroulées dans deux communes,
à savoir la commune de Jacmel et la commune de Bainet, nous a rapportés M. Faustin.
Depuis le dimanche 4 juin, ATEPASE a réalisé une conférence-débat sur ce
thème : Environnement et changement climatique, enjeux et perspectives.
Les deux conférenciers étaient l’Ingénieur-Agronome Ridoré Sylvio, Directeur
départemental agricole du département du Sud-est et le Zootechnicien en santé
et en production animale, le Coordonnateur général d’ATEPASE Dubreuze Pierre Roosevelt,
ancien Directeur départemental de l’environnement du Sud-est. Cette initiative avait
lieu à Beaudouin, 1ère section Bas Cap-Rouge. Pour le jour J, soit
le lundi 5 juin, l’organisation à procédé à l’inauguration d’un dalot dans la
commune de Bainet. La fête va se poursuivre pour prendre fin jusqu’au 15 juin avec
l’assemblée générale ordinaire. Une partie culturelle est également prévue après
l’assemblée pour clôturer entièrement avec la célébration.
Jonathan Gédéon,
Étudiant finissant
en Sciences Économiques et en Sciences Comptables